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Pourquoi si peu de femmes dans les hauts postes scientifiques?

Par Louise Baehr



« Hey les filles vous avez vu la photo Paris Match ? Conseil de Guerre…. Il n’y a que des hommes ! »

Comme beaucoup de français.e.s, vous avez dû voir passer cette belle photo : une table au palais de l’Elysée avec au centre Emmanuel Macron notre président, entouré des scientifiques d'aujourd’hui, acteurs majeurs de la lutte contre le COVID-19… et surprise ! Il n’y a presque que des hommes. En voyant ceci, je me suis indignée. C’est alors qu’une question m’est apparue : pourquoi ? Pourquoi est ce qu’il n’y a pas plus de femmes ? On dit pourtant souvent qu’il y a « plus de femmes dans les études de santé », non ? J’ai donc mené ma petite enquête...


Les femmes sont majoritaires dans les professions médicales.


On entend souvent répéter qu’il y a beaucoup plus de filles en PACES, dans les études de santé, et dans ce domaine en général. D'ailleurs, les chiffres parlent d’eux même, les femmes représentent en France :

  • 90.4% des aides soignant.e.s

  • 87.7% des infirmier.e.s et maïeuticien.ne.s

  • 60% des étudiant.e.s en médecine

  • 44% des médecins (toutes spécialités confondues)

  • 70% des gynécologues

  • 67.7% des dermatologues.

Si les femmes sont si nombreuses dans les filières et professions médicales, ces chiffres changent lorsque l’on s’intéresse au domaine de la recherche.


Les femmes sont minoritaires dans les métiers de l’enseignement supérieur et la recherche.


Les personnes avec des postes dans l’enseignement supérieur et la recherche (enseignant.e.s-chercheur.e.s, maîtres.se.s de conférences, directeurs de recherches, doyen.ne.s d’universités…) sont des doctorant.e.s ayant écrit (au moins) une thèse, publié de nombreux articles et qui ont donc un niveau d’études supérieur à bac+8. Ici, les femmes sont en minorités, elles représentent en effet :

  • 35.9% des enseignants chercheurs

  • 41.9% des maîtres.se.s de conférences

  • 40% des chargé.e.s de recherche

  • 23.9% des directeurs de recherche

  • 12.8% des doyen.ne.s d’universités.


Plus le grade augmente et plus le pourcentage diminue. N’oublions pas non plus que l’indice de rémunération des femmes dans ce domaine est inférieur à celui de leurs homologues masculins au même grade. Plus généralement, nous pouvons aussi analyser la part des femmes à l’Institut de France (l’Académie française , l’Académie des inscriptions et belles-lettres , l’Académie des sciences , l’Académie des beaux-arts , l’Académie des sciences morales et politiques) . Sur les 430 membres de cet institut, seul 35 sont des femmes. Cette disparité se retrouve donc dans le domaine de la santé, où sur 38 doyen.ne.s d’universités de médecine, seules 3 sont des femmes.

Pourquoi cette différence ? Quelques hypothèses...

Aujourd’hui, dans un foyer classique, les tâches ménagères et l’éducation des enfants sont encore beaucoup assurées par les femmes, pendant que les hommes travaillent à l’extérieur. L’âge pour se lancer dans un doctorat et une thèse est souvent aussi « l’âge pour avoir des enfants ». Ainsi, dans la génération actuelle, les femmes n’ont « pas le temps » de faire ces études supérieures ou de travailler autant qu’un homme, c’est pourquoi elles sont encore si peu représentées dans les métiers mentionnés plus hauts. Pour contrer cette tendance, pourquoi ne pas suivre les conseils de Sheryl Sandberg qui soutient que l’on aura « une égalité des postes lorsqu’il y aura l’égalité dans l’accomplissement des tâches ménagères ». Heureusement, de nouvelles générations grandissent, et avec le temps de plus en plus de femmes obtiennent ces postes et le partage des tâches devient plus égalitaire.

« Or, si on veut devenir professeur.e, c’est entre 30 et 40 ans que cela se joue. Il faut alors être disponible pour faire sa thèse de science, publier des articles, aller à l’étranger. Pour une femme, c’est souvent très compliqué de tout gérer. », professeur Derumeaux dans un article pour La Croix.

Voilà, maintenant nous comprenons pourquoi le conseil scientifique est composé de 9 hommes et 2 femmes, ceci est le reflet de l’inégalité qui subsiste encore dans le domaine scientifique, là où les femmes hauts placées sont encore minoritaires.



Sources :



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